La sociologue spécialiste de l'immigration revient sur son aventure personnelle et intellectuelle. Née au Caire dans une famille juive, elle relate un certain nombre de situations illustrant diverses facettes de l'altérité : son installation à Paris, un mariage mixte, l'adoption d'enfants issus de minorités, sa recherche sur les immigrés et leurs familles dans la classe ouvrière française, etc.
Récit des avancées et des débats théoriques et empiriques de la sociologie en ce qui concerne l'immigration et l'intégration des immigrés.
A partir de la polémique entre Hervé le Bras et Michèle Tribalat, chercheurs à l'INED, concernant les statistiques sur les immigrés apparaissent les contradictions entre la position des chercheurs et les statistiques publiques dont le recensement et les risques de dérive politique qui peuvent en découler.
Ces Actes rendent compte du colloque européen organisé par la CGT avec le soutien du Fonds social européen (FSE), en collaboration avec l'Institut Syndical d'études et de recherches économiques et sociales (ISERES) et l'Institut CGT d'Histoire sociale. L'allocution introductive rappelle les actions menées par la CGT pour lutter contre le racisme. Les communications se répartissent selon les thèmes suivants : réalités actuelles du racisme et des discriminations au travail et moyens mis en oeuvre pour lutter contre ces phénomènes. Ces questions sont traitées également sous l'angle historique, à la lumière du passé colonial de la France et des politiques d'immigration successives. Les facteurs d'intégration et les apports de l'immigration à la vie sociale, économique et culturelle sont abordés, ainsi que le rôle du mouvement social dans l'évolution du droit des immigrés. Les échanges de la Table ronde des syndicalistes européens sont également restitués. En annexe : la Déclaration de Florence du 21 octobre 1995 sur la prévention de la discrimination raciale et de la xénophobie et la promotion de l'égalité de traitement sur le lieu de travail.
D'un point de vue historique, l'insertion professionnelle des étrangers en France est déterminée par la situation du marché du travail et les besoins de main-d'oeuvre des entreprises. Les ouvriers non qualifiés, majoritairement présents dans le bâtiment-travaux publics pour répondre à la croissance économique des trente glorieuses, se sont sédentarisés avec leurs familles et se sont retrouvés confrontés au chômage dû à la crise économique et à la raréfaction de l'emploi non-qualifié. Cependant une lente diversification sociale s'opère dans les secteurs d'activité 9 pour cent d'entre eux sont cadres supérieurs, et le taux d'activité des femmes s'est considérablement accrue mais l'ampleur du chômage freine aujourd'hui toute mobilité sociale.
Cet ouvrage collectif est issu d'un colloque européen organisé par l'Unité de Recherche "Migrations et Société" URMIS en 1996, intitulé : "Réussite scolaire et universitaire, égalité des chances et discriminations à l'embauche des jeunes issus de l'immigration". Appuyé sur des travaux récents, il confronte des résultats fondés sur les méthodes qualitatives et quantitatives. La comparaison internationale permet de discuter des catégories d'analyse qualifiant les enfants de migrants et les réponses nationales à des problèmes communs : l'intégration scolaire et professionnelle, l'égalité des chances, les phénomènes de discrimination. Ces questions sont traitées par des spécialistes de l'univers scolaire et du marché du travail ainsi que des chercheurs spécialisés dans l'étude de l'immigration provenant de diverses disciplines : sociologie, démographie, anthropologie.
La discrimination ethnique qui touche les enfants d'immigrants, pour la plupart néo-Français, est connue sans pour autant faire l'objet de recherches systématiques. L'auteur présente diverses modalités d'étude de la discrimination à l'embauche ou à l'accès aux stages de jeunes diplômés issus de l'immigration, à partir d'enquêtes comparatives. Les jeunes d'origine maghrébine ou africaine paraissent plus directement victimes du racisme que les autres (ibériques, asiatiques).
La conception universaliste des rapports entre l'Etat et le citoyen interdit, en France, la production de données statistiques "ethniques" ou "raciales". Censée protéger l'égalité des chances des individus contre les distinctions "ascriptives" telles que la "race", l'origine ethnique ou nationale, etc., la méconnaissance entretenue autour du devenir et du traitement des populations issues des vagues migratoires en vient à "couvrir" d'un voile de silence des pratiques discriminatoires qui se développent au sein d'un climat général d'ethnicisation des rapports sociaux. Cet article présente les éléments d'une étude sur l'inégalité de traitement des étrangers et descendants d'étrangers dans le monde du travail. Il montre l'inégalité structurelle des étrangers sur le marché du travail et met en lumière les discriminations légales et illégales qui entravent l'accès à l'égalité des chances en fonction des origines, de la couleur, de la religion. Une enquête auprès d'informateurs privilégiés (employeurs, syndicats, personnel d'agences pour l'emploi, organisations antiracistes...) révèle que le "refus de voir" et la minimisation sont courants, renvoyant à la faible illégitimité des discriminations raciales ou ethniques en France.
Enquête et constitution d'un échantillon de jeunes, étudiants munis d'un diplôme de technicien supérieur dans le but de visibiliser la réalité d'une discrimination dans l'accès à l'emploi des générations issues de l'immigration. La répartition socio-professionnelle des parents fait apparaître une sur-représentation de la variable ethnique chez les fils d'ouvriers mais ce bon score, comparé à la catégorie sociale équivalente des Français masque d'autres handicaps pouvant nuire au recrutement définitif de ces élèves d'origine étrangère et qui sont perceptibles dès le moment d'entrer en stage ou dans une action de formation.
Position des syndicats face à la discrimination vis-à-vis des immigrés : droits politiques, droits sociaux, droits syndicaux, mais aussi droit du travail et lutte contre le racisme.
Partie française d'un rapport européen sur la prévention du racisme et des discriminations dans l'emploi et l'entreprise. Les auteurs présentent la documentation et les informations disponibles. La France se caractérise par une très faible connaissance des réalités en ce domaine. La prévention des discriminations s'y heurte à de nombreux obstacles : occultation et euphémisation des pratiques discriminatoires, généralement non reconnues ou considérés comme des "cas isolés"; absence de données statistiques ou systématiques; difficulté d'apporter la preuve de l'intention discriminatoire; inefficacité, voire danger, des recours juridiques.
Après un aperçu sur le débat actuel et les problèmes de définition et de dénombrement concernant les populations issues de l'immigration, l'auteur analyse les conditions scientifiques de construction d'un tel objet. Deux grands courants de recherche sont distingués : l'un travaillant à un niveau macro-social et utilisant l'outil statistique pour construire des indices comparés, l'autre s'intéressant à la constitution des catégories de pensée autour des populations d'origine étrangère. Ces problèmes empiriques de construction de l'objet sont, enfin, illustrés par une recherche qui porte sur une comparaison entre étudiants «étrangers», issus de l'immigration et «français».
Les diverses étapes de l'histoire des relations syndicats-travailleurs étrangers, plus particulièrement de la Confédération Générale du Travail (CGT), en France entre 1851-1990 : de la prise en charge professionnelle à l'acquisition d'un "espace politique". Quelques données générales sur la population étrangère avant 1945, la syndicalisation des immigrés, les prises de position des syndicats (CGT et CFDT) face à l'immigration, la conquête de nouveaux droits, la conséquence de la crise de 1974 et la diversification des formes d'expression (essor de la vie associative) des travailleurs étrangers.
Réflexion sur la pérennité d'un modèle français et sur l'enjeu des débats autour du présent et de l'avenir de la présence étrangère en France. Formalisation de quatre modèles. 1) La migration tournante des années 1960-1970 avec la représentation de la place des immigrés qu'elle a générée. 2) L'assimilation : une tradition française et le corollaire d'une migration de peuplement. 3) Les minorités ethniques : articulation avec l'assimilation et avenir dans la crise économique. 4) L'apartheid : la segmentation du marché du travail à partir de l'ethnicisation. Le thème du maintien de l'identité culturelle et de ses effets pervers.